MANU LANVIN AND THE DEVIL BLUES: Blues, Booze and Rock n’ Roll (2016)
Manu Lanvin sort un nouvel album au titre évocateur qui promet du bon temps. Mais que contient réellement cette galette ? Certains morceaux se font remarquer comme le lent et hypnotique « Six Blind White Horses » (et son harmonica saturé) ou l’incantatoire « I Was Born » (qui commence avec la guitare et la voix de Manu à l’unisson et qui balance un solo de gratte à fleur de peau). « R U There » s’étire sur fond de crachotements et de grattements d’un ancien vinyle. Cette ballade acoustique (avec les seules voix et guitare sèche de Manu) est peut-être un clin d’œil aux vieux acétates de la fin des fourties/début des fifties (comme celui qu’Elvis avait réalisé pour sa mère ou les enregistrements de Robert Johnson). « She’s Da Bomb » swingue bien avec une section de cuivres. « Whippin’ Boy » (un blues-rock au tempo un peu lourdingue) envoie quand même un solo de six-cordes qui remet les choses en place tandis que « JJ Cale On The Radio » laisse percer une pointe de ZZ Top première période. Le reste du disque laisse perplexe. On a l’impression que Manu Lanvin s’oriente vers une sorte de heavy pop aux arrangements modernes, un style qui risque de déconcerter plus d’un auditeur. Pour conclure, on peut reprendre mot à mot le titre de l’album. Le blues, on sait que Manu le porte au fond de lui, dans son chant et dans sa guitare. La gnôle, elle transparaît dans sa voix. Par contre, le rock'n’roll se fait un peu timide et on aurait aimé en entendre un peu plus. Le Diable est peut-être là mais il cache quand même bien ses cornes.
Olivier Aubry